CIPR – Commission Internationale pour la Protection du Rhin

Sédiments

Le Rhin charrie naturellement de grandes quantités de cailloux, de sable et de gravier : c’est ce que l’on appelle le charriage. Ces matériaux sont déplacés en permanence. Les particules plus fines de ces matériaux sont appelées sédiments ou matières en suspension.

La qualité des sédiments/matières en suspension charriés par le Rhin a un impact sur la qualité de l’eau.

Etant donné que des substances insolubles de même que des polluants s’accumulent dans les sédiments pouvant être remis en suspension dans l’eau à une date ultérieure, les sédiments sont en quelque sorte la mémoire des pollutions historiques. Les multiples usages sur le Rhin peuvent être influencés par ces sédiments. Pour faire face à ce problème, la CIPR a élaboré un plan de gestion des sédiments. L'état le plus récent de mise en œuvre du Plan de gestion des sédiments est décrit brièvement dans les cartes interactives et en détal dans le rapport CIPR n° 212. Les exigences et les objectifs visant à obtenir un meilleur régime sédimentaire seront définis d'ici 2027.

Le Rhin alpin charrie d’énormes quantités de cailloux et de graviers dans le lac de Constance. Des dragues mobiles extraient en permanence des graviers dans la zone de débouché du lac. La déposition de matériaux au débouché du Rhin alpin font que le Rhin quitte le lac de Constance sans matériaux solides ni particules sédimentaires. Le premier apport important de sédiments vient de l’Aar qui charrie des sédiments depuis les Alpes centrales suisses, le Mittelland suisse et le Jura.

Bien que seuls des petits affluents débouchent sur le Rhin sur le tronçon de 70 km compris entre le débouché de l’Aar et Bâle, la quantité de matières en suspension charriées par le Rhin sur ce tronçon passe d’environ 0,5 million de tonnes à quelque 1,5 millions de tonnes. Le Rhin supérieur méridional perd environ 300 000 tonnes sur la quantité annuelle de matières en suspension à cause de la sédimentation dans les zones calmes des barrages qui se succèdent entre Bâle et Iffezheim.

A la frontière germano-néerlandaise à hauteur de Bimmen/Lobith (PK 865 du Rhin), la quantité de matières en suspension charriée par le Rhin est en moyenne de quelque 3 millions de tonnes, soit l’équivalent du chargement de 150 000 camions.

Saviez-vous ….

que des dragues mobiles doivent extraire tous les ans 20 millions de mètres cubes de sédiments du bassin portuaire de Rotterdam afin de garantir la profondeur nécessaire pour la navigation ?

Les sédiments rejoignent Rotterdam par le biais du delta Rhin-Meuse, mais également avec les courants des marées.