CIPR – Commission Internationale pour la Protection du Rhin

194. Rapport d’évaluation sur les substances odoriférantes

A l’époque de l’Antiquité, on connaissait déjà des parfums naturels musqués, introduits en Europe par les Perses, et qui étaient obtenus par extraction d’une sécrétion odorante produite par le chevrotin porte-musc, d’où le nom de la substance.
Depuis 1888, les parfums musqués sont également fabriqués sous forme synthétique. Aujourd’hui, les substances odoriférantes synthétiques, comme les composés polycycliques musqués, en particulier l’HHCB (galaxolide) et l’AHTN (tonalide), ainsi que les composés nitromusqués, comptent parmi les parfums les plus répandus et les plus utilisés, au même titre que d’autres substances odoriférantes naturelles telles que la lavande, la rose et la vanille. La galaxolide et la tonalide sont utilisées dans divers produits tels que les savons, les shampooings et les cosmétiques ainsi que dans  les lessives et les produits de nettoyage. Ces substances sont moyennement solubles dans l’eau, fortement lipophiles, difficilement biodégradables et hautement bioaccumulatrices. Elles sont détectées dans les eaux de surface et dans les poissons. Il n’existe encore pour aucune de ces deux substances de normes de qualité environnementale définies au titre de la directive cadre Eau. Les ménages constituent la principale source de rejet de ces substances odoriférantes. En raison de leur utilisation dans un grand nombre d’activités ménagères, on les retrouve dans les eaux usées urbaines après épuration et, du fait de leur liposolubilité élevée, dans une plus large mesure encore dans les boues d’épuration, ce dont il convient de tenir compte si un épandage de ces boues est envisagé.

Les apports dans le milieu peuvent être abaissés, notamment au travers de mesures à la source (comme par ex. la réalisation d’une étude d’impact plus étendue dans le cadre de la procédure d’autorisation, la mise au point et l’utilisation de produits de substitution plus respectueux de l’environnement).  Par ailleurs, l’introduction de technologies d’épuration perfectionnées peut contribuer à réduire les pressions locales des entreprises de transformation (qui conditionnent les substances pour en faire des produits de consommation) sur les eaux.