CIPR – Commission Internationale pour la Protection du Rhin

158. Restauration de la continuité écologique du Rhin supérieur pour la faune piscicole

Rapport de synthèse sur les résultats de l’étude de faisabilité

1. Cadre thématique de l’étude

La continuité écologique du Rhin et d’affluents rhénans sélectionnés est un volet essentiel des programmes de la CIPR en cours sur la réintroduction des poissons migrateurs jusqu’à Rheinfelden (région de Bâle) et sur la mise en place souhaitée d’un réseau de biotopes depuis le lac de Constance jusqu’à l’embouchure du Rhin en mer du Nord. Aux termes de la Directive Cadre sur la politique de l’Eau (DCE), la continuité des cours d’eau est en outre un élément important dans l’identification du bon état des eaux superficielles.

Les poissons migrateurs venant de la mer peuvent s’engager dans le bassin du Rhin en empruntant le Waal et le Lek, dont les trois barrages sont équipés de dispositifs de montaison. Grâce à une modification de la commande des écluses, les conditions de remontée des poissons sont déjà améliorées au niveau de la digue terminale de l’IJsselmeer et le seront probablement en 2008 au niveau des écluses de Haringvliet également.

Depuis l’entrée en service des deux grandes passes à poissons installées à Iffezheim (juin 2000) et à Gambshein (avril 2006), les poissons amphihalins remontant en direction de Bâle peuvent atteindre Strasbourg et avoir ainsi accès à deux affluents importants du Rhin supérieur : l’Ill et la Kinzig. Depuis l’entrée en service de la nouvelle passe à poissons de Gambsheim, plus de 45.000 poissons ont emprunté celle-ci jusqu’à fin juin 2006. Jusqu’à une date récente, il n’existait pas de projets visant à rétablir la continuité à hauteur des huit autres barrages installés plus en amont sur la partie méridionale du Rhin supérieur jusqu’à Bâle. La CIPR a donc décidé en 2001 de faire réaliser une étude de faisabilité pour combler cette lacune.

lus en amont encore, sur le tronçon du haut Rhin compris entre Bâle et les chutes de Schaffhouse, on compte 10  barrages  avec usines hydroélectriques dont neuf équipés de passes à poissons plus ou moins efficaces pour la faune piscicole. D’autres mesures d’amélioration de la continuité piscicole sont en cours de réalisation ou sont prévues sur le haut Rhin. Ce tronçon n’entre toutefois pas dans le cadre prospectif de la présente étude.

La continuité écologique se réfère à la montaison et à la dévalaison de l’ensemble des espèces piscicoles du Rhin. On part également du principe que les autres organismes benthiques rhénans tireront également en grande partie profit de la restauration de la continuité pour les poissons. Au regard des enjeux et des objectifs écologiques visés, l’étude de faisabilité a eu pour objet de définir les objectifs qualitatifs et quantitatifs permettant d’assurer le plus largement possible la continuité écologique pour les différentes espèces piscicoles et d’examiner les solutions possibles et nécessaires offertes par le génie biologique pour atteindre ces objectifs.

L’étude de faisabilité doit mettre en évidence et évaluer les possibilités relevant du génie biologique pour rétablir la continuité écologique. Elle porte sur le Rhin et ses affluents entre Iffezheim et Bâle, et plus précisément sur le secteur situé entre Gambsheim et Vogelgrun/Breisach pour ce qui concerne la montaison des espèces piscicoles et sur l’ensemble des ouvrages situés entre Kembs-Märkt et Iffezheim pour ce qui concerne la dévalaison piscicole.